"Les managers sont payés pour poser de bonnes questions"

Jean Mathy, Consultant Philosophe de Transition chez Noetic Bees, nous fait part de sa vision du rôle de manager.

Jean Mathy, Consultant Philosophe de Transition chez Noetic Bees, nous fait part de sa vision du rôle de manager.

Le titre vous semble bizarre ?! C’est bon signe. C’est que vous posez des questions... Et la création de valeur ajoutée commence là. Avant d’aller plus loin, posons le décor. 

Les directions demandent souvent au manager de continuer à délivrer de plus en plus vite, mais aussi de tout changer, de préparer la suite, de revoir les manières de travailler. Il faut développer l’autonomie sans oublier le contrôle. Il faut responsabiliser les gens mais décider qui va participer à tel ou tel projet. Il y a de quoi devenir fou ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il faut rester zen, être « philosophe ».

Et les équipes sont bien là, devant le manager. Elles posent des questions, attendent des réponses. En réalité, nous aussi, managers, attendons des REPONSES de la part de notre direction. Nous tentons alors de nous justifier. Mais nous savons pertinemment que notre hiérarchie n’a pas les réponses. Non pas qu’elle soit machiavélique, juste ignorante.

Tout ceci nous fait oublier que le manager est payé pour avoir de bonnes questions plutôt que d’avoir les réponses. Il est payé pour bien problématiser les enjeux plutôt que de résoudre les problèmes. Le manager est payé pour être Socrate, pas Peter Drucker.

Mais pourquoi donc ?

Ceux qui font, qui agissent devant le client, connaissent l’essentiel. Ceux qui font faire connaissent l’important.  Or le manager ne fait pas. Il fait faire… Il doit faire un pont entre les intelligences. Il ne peut le faire qu’en posant des questions, en s’intéressant aux autres et à l’entreprise.

Soit par exemple ce groupe de travail RH qui se demande, avec l’arrivée de la possibilité du télé-travail en 2020, combien de jours il faut accorder aux salariés. S’ensuit une opposition entre le clan A qui dit qu’il faut faire confiance aux salariés et le clan B qui est plutôt sceptique sur la confiance à accorder à l’auto-gestion du temps. La vraie bonne question fut lancée par ce manager qui fit la remarque : « À quel moment créons-nous vraiment de la valeur ensemble, physiquement, d’habitude ? ». Il fit gagner un temps considérable à ses collègues dans la pertinence de la décision à prendre.

Combien d’équipes projets se lancent sans bien définir le « pourquoi » de l’action ? Combien d’équipe se lance dans un lancement de produit sans avoir correctement défini le « concept » de celui-ci. Il faut parfois préférer poser de brûlantes questions plutôt que brûler son énergie

Le manager, s’il pose de vraies et bonnes questions à ses parties prenantes, ira plus vite au cœur du sujet, gagnera du temps et responsabilisera les personnes avec lesquelles il travaille. Devant ce monde VUCA, il est difficile d’y voir clair, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce n’est donc peut-être pas une légende : manager, vous devez être « philosophes », vous êtes payés pour ça !

 

Découvrir les formations de Noetic Bees


Ads