Imaginez une personne qui répond « oui » tout le temps, et imaginez comment sont ses journées… Elle réalise ses tâches, celles de son patron, parfois celles de ses collègues, donne des coups de main aux uns et aux autres et rentre chez elle exténuée, vidée, sans énergie à consacrer pour elle ou sa famille.
Alors que son entourage professionnel profite de cette incapacité à dire non, les conséquences sont souvent désastreuses pour soi-même et pour ses proches.
Sur la durée, ce type de comportement épuise nerveusement et physiquement et peut mener au burn-out.
Retrouvez toutes nos formations en affirmation de soi
Quelques circonstances professionnelles qui nécessitent un « non »
Tout d’abord, faisons le point sur des situations professionnelles qui justifieraient l’utilisation du « non » :
- Lorsqu’on vous demande d’effectuer des tâches ne figurant pas sur votre fiche de poste ou qui incombent à un autre collègue
- Votre patron vous rajoute des dossiers à traiter sachant que vous êtes déjà débordé
- Un collègue vient vous solliciter pour votre aide à un moment où vous n’avez pas encore traité toutes vos urgences
- Une stratégie que vous devez mettre en place et à laquelle vous n’adhérez pas.
Au regard de situations de ce type qui peuvent se présenter dans la vie professionnelle, apprendre à dire non est une nécessité.
Dire « non » a plusieurs bénéfices :
- Dire non permet d’équilibrer les relations et d’établir des limites et des frontières dans les interactions professionnelles.
- Apprendre à dire non, c’est apprendre à se respecter : respecter ses volontés, ses besoins et ses contraintes.
- Exprimer son désaccord permet de clarifier ses opinions et d’exister en tant qu’individu à part entière dans une organisation.
D’où nous vient cette difficulté à dire non ?
Bien qu’un « non » soit tout à fait légitime dans ce type de situations professionnelles, certaines personnes n’arrivent pas à dire non par manque de confiance en elles.
Elles n’ont pas le courage de faire face aux conséquences de leurs refus et se sentent incapables de gérer une confrontation. Elles préfèrent dire oui à contrecœur pour éviter les sentiments de culpabilité et de remord générés par la confrontation.
Il est important de souligner que l’incapacité à dire non vient principalement du sentiment de peur :
- Vis-à-vis des collaborateurs, la peur de décevoir, d’être rejeté, la peur de briser une relation, d’être exclu d’un groupe, de créer une mauvaise ambiance….
- Vis-à-vis de son patron, la crainte de l'autorité en général et plus important encore, la peur de perdre son emploi.
Ne jamais pouvoir dire non est un aveu de faiblesse et de manque de personnalité.
Des points clés pour apprendre à dire non
N’attendez plus, mettez-vous en action ! Entrainez-vous dans des situations faciles, peu génératrices d’angoisses : confrontez-vous à vos peurs en provoquant dans votre vie quotidienne des situations que vous auriez évitées en temps normal.
Visualisez les conséquences de votre réponse
Les conséquences d’un NON
Projetez-vous à la suite de votre réponse : qu’est-ce que je risque à dire non ? Est-ce que dire non à mon supérieur hiérarchique risque de me faire perdre mon emploi ?
C’est ainsi que vous réaliserez que vous surestimez le risque et dramatisez les conséquences d’une réponse qui pourra être perçue comme « normale » de la part de votre supérieur.
Les conséquences d’un OUI
Visualisez les conséquences négatives d’un oui pour vous-même et pour votre interlocuteur. Si vous acceptez de prendre en charge trop de travail, vous serez débordé, vous ne pourrez plus gérer votre temps et vous fournirez du travail bâclé... ce qui déplaira à votre collaborateur et qui amenuisera votre confiance en vous-même et en vos compétences professionnelles.
Argumentez votre réponse et exposez des faits
Votre interlocuteur trouvera votre « non » d’autant plus normal que vous serez en mesure d’argumenter votre réponse. Vous pourrez expliquer à votre interlocuteur la situation et le convaincre du bien-fondé de votre « non ». Votre interlocuteur pourra alors mieux accepter votre refus et même le comprendre.
Affirmez-vous sans vous agressivité
Les personnes qui n’arrivent pas à dire non perçoivent inconsciemment le non comme une forme d’agression.
Parfois, elles redoutent tellement de dire non, qu’en se forçant, le non lancé peut être tranchant et maladroit. C’est dans ces circonstances que le non peut être mal perçu et provoquer des malentendus. Pour apprendre à dire non, il faut développer son assertivité, « être ferme sur le fond tout en restant souple sur la forme ».
Le contenu de mon message est clair et sans équivoque : « je ne peux pas prendre en charge cette tâche » mais exprimé d’une manière bienveillante et empathique « je comprends que ce soit difficile pour toi… j’aurais voulu pouvoir t’aider… »
Différez votre réponse
Êtes-vous obligé de répondre tout de suite ? Si ce n’est pas le cas, prenez le temps de mesurer les conséquences de cette nouvelle tâche sur votre planning et donnez votre réponse ultérieurement en expliquant pourquoi vous devez refuser cette tâche.
Si vous devez répondre immédiatement, faites votre raisonnement à voix haute en présence de votre interlocuteur. Faites-le participer à votre réflexion pour lui faire prendre conscience de vos enjeux. Il réalisera alors que vous n’avez effectivement pas la possibilité de prendre en charge la tâche qu’il vous demande.
Prenez soin de vous
Pensez à vous et à vos priorités professionnelles. Mais pensez aussi à vos priorités personnelles. Prenez soin de vous, de votre vie personnelle, prenez soin de vos proches, ne vous reléguez pas au dernier plan !
Si malgré toute votre bonne volonté, il vous est toujours difficile, voire impossible de dire non, il est important de chercher à comprendre l’origine de cette difficulté en explorant votre passé et votre enfance. Cherchez des éléments de réponses, analysez des expériences vécues... et découvrez l’origine première de ce handicap.
Apprendre à dire non, c'est gagner en confiance en soi et en liberté pour mieux vivre votre vie professionnelle et personnelle. Ne vous en privez pas !