Connaissez-vous votre empreinte carbone ? Cet indicateur, qui correspond à la somme de tous les gaz à effet de serre émis en une année, est de plus en plus populaire : les 10 millions de résultats de recherche Google à la question « Comment réduire son empreinte carbone ? » en témoignent !
Les effets du changement climatique inquiètent les citoyens et les poussent à passer à l’action. Les campagnes de sensibilisation incitant à adopter les écogestes (baisser le chauffage, recycler ses déchets, trouver des alternatives à la voiture…) participent à cette prise de conscience.
Les efforts individuels, bien qu’essentiels, ne seront pas suffisants face à l’ampleur du défi du développement durable. Les entreprises sont souvent pointées du doigt pour la légèreté de leurs engagements et leur tendance au greenwashing (utilisation de l’argument écologique à des fins marketing). Topformation a décidé de se pencher sur l’impact des entreprises sur la planète en explorant le concept de RSE – Responsabilité Sociétale des Entreprises.
Pourquoi les entreprises se mettent-elles à la RSE ?
La RSE est définie par la Commission européenne comme « l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». En d'autres termes, la responsabilité sociétale implique un changement de perspective pour les entreprises : au-delà de leur impératif de rentabilité, elles doivent désormais se préoccuper de leur impact sur la société.
Depuis la loi PACTE de 2019, le cadre légal de la RSE a été renforcé : l’ensemble des entreprises, quels que soient leurs secteurs d’activité et leur taille, doivent désormais surveiller leur impact environnemental et sociétal. Les plus grandes d’entre elles (plus de 500 salariés ou 100 millions d’euros de chiffre d'affaires) doivent répondre à des exigences strictes, comme la publication d’un reporting extra financier annuel.
La contrainte légale n’est qu’une des nombreuses raisons qui poussent les directions à s'engager.
Parmi ces raisons se distingue notamment “l’opportunité commerciale”. En effet, les consommateurs sont de plus en plus exigeants au moment de choisir un produit ou service : 90 % d’entre eux attendent des marques qu’elles proposent des produits et services plus responsables. 48 % des Français sont même prêts à payer plus cher un produit proposé par une entreprise engagée dans la RSE, d’après un sondage OpinionWay.
Pour attirer ses futurs talents, l’entreprise gagne également à miser sur la RSE : 58% des actifs affirment que la politique RSE est un critère important au moment de choisir de rejoindre une entreprise (IFOP).
État des lieux : la RSE dans les entreprises françaises
La RSE s'intègre désormais dans la stratégie de développement des entreprises, notamment en France où les entreprises sont parmi les plus engagées. 86 % d’entre elles déclarent que les enjeux du développement durable sont importants ou très importants.
Les entreprises françaises figurent dans le top 3 mondial de la performance RSE, derrière la Finlande et la Suède, et devant le Royaume-Uni et l’Italie. Le classement réalisé par EcoVadis et Le Médiateur des entreprises se base sur l’analyse statistique des scores de près de 50 000 entreprises, dans des domaines tels que les droits de l’homme, les achats responsables…
La conduite du changement, pour être efficace, implique un engagement de la part de tous les acteurs. Concernant la RSE, c'est l’ensemble des salariés qui doit comprendre la stratégie de l’entreprise et les actions mises en place pour la réaliser. La communication interne autour de la responsabilité sociétale s’est renforcée durant les dernières années : 77 % des salariés affirmaient avoir conscience d’au moins une action RSE menée par leur entreprise en 2022, contre 68 % en 2019.
Si certaines entreprises restent frileuses à l’idée de mettre en œuvre un plan d'action ambitieux, les chiffres montrent que responsabilité rime souvent avec rentabilité. La politique RSE a un impact positif sur la rentabilité dans 63 % des cas, et négatif dans seulement 8%.
Derrière les bonnes intentions : greenwashing et difficultés de mise en œuvre
Si les entreprises françaises affichent leur bonne volonté, certains consommateurs restent sceptiques. La RSE se fait facilement une place dans les discours commerciaux et les stratégies d’entreprise, mais la réalisation d’actions concrètes se fait parfois attendre.
71 % des Français perçoivent les engagements RSE des entreprises comme “une démarche de communication”. Les consommateurs ont de bonnes raisons de se méfier des campagnes de communication centrées sur le respect de l’environnement : d’après une étude ADEME et ARPP, 11 % des publicités avançant l’argument écologique exagèrent l’aspect environnemental. On parle de « greenwashing » (ou écoblanchiment) pour qualifier cette tendance à mettre en avant l’écologie pour vendre plus de produits, sans les rendre réellement plus vertueux.
Même lorsque les entreprises tentent réellement d’avoir un impact plus positif, elles se heurtent souvent à des difficultés de mise en œuvre. 82 % des entreprises identifient le manque de temps comme un frein important ou très important et 65 % souffrent d’un manque d’équipe, d’après le baromètre RSE 2022 réalisé par Vendredi. Par ailleurs, 73 % des entreprises ne parviennent pas (ou difficilement) à quantifier l’impact concret de leurs actions pour définir leur efficacité.
Demain, toutes responsables ?
Pour les citoyens du monde entier, les entreprises ont autant (voire plus !) de potentiel d'impact que les gouvernements. 55 % des citoyens comptent davantage sur les entreprises que sur les gouvernements pour résoudre les enjeux sociétaux.
Les exigences des consommateurs et les contraintes légales n’ont fait qu’intensifier l’engagement des entreprises depuis la définition de la RSE par la Commission européenne au début des années 2000.
La loi PACTE de 2019 marque une avancée importante en introduisant la généralisation de la démarche RSE pour toutes les entreprises et le statut d’entreprise à mission.
Les entreprises à mission, ces sociétés qui se donnent statutairement une finalité d'ordre social ou environnemental en plus du but lucratif, se positionnent comme les chefs de file d’un nouveau modèle de développement. Leur nombre a presque doublé entre juin 2021 (393) et juin 2022 (726).
>> Pour découvrir un état des lieux chiffré de l'engagement des entreprises dans la RSE, parcourez notre infographie "RSE : la responsabilité au cœur de l'entreprise".
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