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D’après l’enquête menée par Comundi Compétences , l’application de la loi du 27 février 2014 a modifié significativement le métier de Responsable Formation dans certaines entreprises.
Les Responsables Formations (RF) occuperaient un poste considéré comme plus stratégique dans l’entreprise. C’est en tous cas ce qu’affirment 59% des répondants à ce sondage, un an après les premières mises en œuvre de la réforme de la formation professionnelle continue. Loin de se cantonner à un rôle administratif ou de gestionnaire, les RF ont dû monter en force et sont devenus des partenaires RH à part entière.
« Le métier de RF prend un virage à 180° »
41% des sondés entendent par « plus stratégique » le nouveau positionnement des RF, plus proche dorénavant des comités de Direction. On les sollicite pour alimenter la GPEC, organiser les rendez-vous annuels, penser et accompagner l’évolution des compétences. « Le métier de RF prend un virage à 180°, déclare l’un d’eux. Nous faisons plus du développement RH que de la simple mise en place d’actions de formation. La réforme donne aux salariés de nouvelles opportunités pour se former et nous devons être à la hauteur pour les accompagner ». 18% des répondants au sondage abondent dans ce sens, se disant davantage missionnés pour accompagner les salariés dans leurs projets de formation.
Claire Pascal, Directrice Générale de Comundi, constate, elle aussi, que beaucoup de RF deviennent Responsables compétences, « intégrant des cellules RH créées en amont des changements d’organisation. Ils anticipent et accompagnent les mutations, en lien avec la GPEC, pour qu’il y ait adéquation entre les compétences des salariés et les besoins en compétences des entreprises. »
Ingénierie, financement, accompagnement : une casquette qui s’élargit
Question achats, la réforme modifie également les pratiques des RF. Selon Isabelle Rivière, Responsable Service Ressources – Offre de formation d’OPCALIA IDF, « les commandes émanent le plus souvent des clients internes, c’est-à-dire, dans les grandes structures, du DAF qui cherche le retour sur investissement. Le RF doit donc optimiser les formations, cela veut dire travailler l’ingénierie et mettre en place des évaluations avec des indicateurs permettant de vérifier si ces formations ont répondu aux objectifs initiés en lien avec la stratégie de l’entreprise. »
La réforme exige-t-elle pour autant des RF qu’ils deviennent des experts en financement de la formation ? Seulement 24% des sondés répondent par l’affirmative. Tatiana Meunier Audap se montre également plus nuancée. La DRH du Groupe La Poste avance : « L’enveloppe est nouvelle mais les mécanismes de financement sont identiques, sans différence en termes d’expertise ». « Je ne suis pas sûre qu’il y ait plus de complexité qu’avant mais il faut s’approprier les évolutions de la réglementation.», surenchérit Claire Barbotin, Responsable Formation et développement de DHL International Express.
Les RF aussi ont besoin de se former, notamment les 48% d’entre eux déclarent ne pas maîtriser les dispositifs de financement. Heureusement, ils devraient être les mieux placés pour trouver les meilleures solutions formatives pour les accompagner à faire évoluer leurs compétences.
*Enquête menée du 3 au 31 mars 2016. Échantillon de 151 répondants dont 44% de RF, 38% de DRH et RRH, et 6% de Dirigeants et Gérants.