Depuis quelques années, l’offre de formation dite Executive, soit des programmes bac +5 destinés aux cadres, dirigeants ou créateurs d’entreprise, se développe de plus en plus et englobe différents types de cursus : Executive MBA (ou EMBA), Mastère Spécialisé, BADGE, blocs de compétences, certificat… S’il n’est pas facile de s’y retrouver, il peut être encore plus compliqué de trouver le bon financement pour accéder à ces programmes parfois trop coûteux pour un investissement personnel.
Plusieurs solutions sont pourtant envisageables et, si vous cherchez à suivre une formation Executive, il est important d’entamer le dialogue assez tôt avec votre entreprise ou l’école en question qui proposeront des premières pistes de financement. De plus, la facilitation d’accès au Compte Personnel de Formation (qui est venu remplacer le DIF) permet de se lancer rapidement avec un premier pécule.
Particuliers : des financements à mobiliser vous-même
CPF
Depuis la loi « Avenir professionnel » de 2018 et le « big bang » de la formation professionnelle, ces trois lettres sont sur toutes les lèvres : CPF. Le Compte Personnel de Formation, qui remplace le Droit Individuel à la Formation et permet à tous, salariés comme demandeurs d’emploi, de financer leur montée en compétences, a-t-il changé la donne ? Oui et non, répondent les écoles. D’un côté, grâce au site Moncompteformation et à l’application lancée fin 2019, il sera plus facile de mobiliser son capital CPF et de trouver des cursus éligibles ; de l’autre, le passage d’heures en euros et le plafond bloqué à 5 000 euros pour les salariés qualifiés (le public cible des programmes Executive, donc) peut limiter l’inscription à ces cursus parfois coûteux, selon certains organismes. C’est pourquoi ces derniers ont pris les devants en proposant des blocs de compétences, soit des formats plus courts et ciblés, aux tarifs compatibles avec un financement CPF complet. Dans tous les cas, ce compte accessible à tous et pouvant être alimenté par un particulier, son entreprise ou un Opérateur de Compétences va faciliter l’étape du financement, en rendant les utilisateurs autonomes dans leur démarche. Les demandeurs d’emploi sont aussi concernés et peuvent se rapprocher de Pôle Emploi ou d’un Conseiller en Évolution Professionnelle pour en savoir plus.
Projet de transition professionnelle
Le PTP, aussi appelé CPF de transition et anciennement Congé Individuel de Formation, pourrait être la clé. Cette mobilisation plus spécifique du CPF est avant tout destinée aux employés en reconversion, ce qui correspond aux profils souvent seniors des candidats aux EMBA et autres programmes Executive. Cette modalité permet de bénéficier d’un droit de congé et donc de maintenir un pourcentage élevé de sa rémunération pendant la formation. Pour être éligible à ce financement, tout comme pour le CPF, une formation doit être certifiante ou diplômante, ce qui est généralement le cas des Executive Education. Pour y prétendre, le demandeur doit afficher deux ans d’activité salariée (consécutifs ou non), dont 12 mois dans la même entreprise. Cependant, le PTP offre moins d’autonomie que le CPF : le salarié doit en effet demander l’autorisation de son employeur par écrit et s’adresser à sa Commission Paritaires Interprofessionnelle Régionale.
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L’entreprise : un interlocuteur incontournable
Plan de développement des compétences
L’entreprise a tout intérêt à mettre la main à la poche pour aider ses employés à se former, particulièrement en ce qui concerne les programmes Executive, étant donné qu’ils sont compatibles avec une activité professionnelle à mi-temps ou plein temps et permettent au cadre formé de faire bénéficier à l’entreprise des compétences acquises au cours de ces cursus autant pratiques que théoriques. Le plan de développement des compétences, anciennement plan de formation, est l’occasion parfaite de parler à son employeur de son projet professionnel, notamment lors des entretiens bisannuels d’évaluation. Cette modalité concerne les actions de formation obligatoires (pour des raisons de légalité/sécurité ou de maintien de poste) et non obligatoires : dans ce dernier cas, elles peuvent se dérouler en dehors du temps de travail. De plus, il est important de noter que son cadre d’application est plus large que celui du CPF, en englobant par exemple des cursus plus courts et non certifiants. Le coût de la formation est à la charge de l’employeur et le salarié peut maintenir sa rémunération le temps de son apprentissage.
Période de professionnalisation
Cette disposition a, depuis la réforme, fait peau neuve et a été rebaptisée « Reconversion ou promotion par alternance (Pro-A) » en janvier 2019. Fin septembre 2019, le gouvernement a annoncé la parution d’un décret qui viendra préciser les modalités d’application de la Pro-A, rien n’est donc définitif en attendant. Ce que l’on sait, c’est qu’elle permet à l’entreprise de faire financer la formation d’un de ses employés et que ce dernier peut en même temps garder sa rémunération. Avec les changements opérés par la loi Avenir professionnel, il semblerait que la Pro-A soit plutôt destinée aux salariés les moins qualifiés (bac +3 maximum), mais des exceptions sont possibles et certaines écoles le présentent toujours comme une piste de financement possible. Couvrant les formations diplômantes/certifiantes inscrites au RNCP (comme pour le CPF), le Pro-A est donc à considérer et à évoquer également lors des entretiens professionnels obligatoires. Les Opérateurs de Compétences, organismes gestionnaires de ces financements, seront toujours de bon conseil à ce sujet.
Les solutions du côté des écoles
Bourses et facilités de paiement
En plus de son employeur et des OPCO, l’autre interlocuteur à privilégier dès le début de ses démarches est le conseiller en financement de l’organisme dans lequel vous souhaitez suivre votre Executive Education. Si vous en avez déjà un en tête, vous trouverez sûrement sur son site une page consacrée au sujet, en général véritable mine d’informations. Les écoles, en plus de mettre à disposition des candidats un spécialiste pouvant les guider dans leur recherche de financements, proposent également des options tarifaires avantageuses pour attirer plus de participants. Les prix « Early Bird » figurent souvent sur leurs programmes et permettent aux candidats qui s’inscrivent avant une date donnée de bénéficier d’une remise considérable. Les paiements ou remboursements échelonnés sont aussi souvent une possibilité. Enfin, certaines écoles, soucieuses d’attirer le public le plus large possible, proposent également des bourses de mérite ou des aides destinées aux entrepreneurs en quête de développement de leur projet.
Prêts à taux préférentiel
Enfin, si malgré toutes ces pistes, vous ne trouvez pas le financement qui vous convient ou que vous n’arrivez pas à couvrir la totalité des frais, la dernière option reste de passer par un prêt. Encore une fois, avant de vous lancer, il est primordial de vous adresser aux différents établissements à profil Executive. En effet, ces derniers passent souvent des accords avec divers groupes bancaires pour proposer des prêts à taux préférentiel. Plusieurs options sont disponibles, en fonction du lieu de la formation (un cursus suivi à l’étranger peut ouvrir à d’autres offres) ou de sa nationalité (certaines écoles proposent des prêts spéciaux pour ses étudiants étrangers). Les possibilités sont nombreuses, les conditions aussi : toutes les formations ne seront pas forcément éligibles, leurs responsables seront donc les mieux placés pour vous renseigner. En bref, avant de vous adresser à une banque, sachez que les écoles l’ont déjà fait et pourront vous faire bénéficier de taux plus avantageux que la moyenne.
Quelle que soit votre situation professionnelle ou l’avancée de vos démarches, la clé est d’ouvrir le dialogue avec votre employeur, Pôle Emploi, un OPCO ou une école Executive. N’hésitez pas à leur parler des solutions ci-dessus pour trouver la plus adaptée à votre profil. Bonne recherche !
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