Début juin, Emmanuel Macron annonçait un plan d’aide d’1 milliard d’euros pour « sauver » l’apprentissage en France, confirmé dans son allocation du 14 juillet ; pour cause, l’apprentissage représente un des principaux piliers du gouvernement dans sa lutte contre le chômage chez les jeunes. Ce qui explique le boom de cette modalité d’enseignement basée sur l’alternance, particulièrement depuis la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel. Cette dernière était venue renforcer le rôle de l’apprentissage, ce qui n’est pas étonnant quand on sait que 70 % des apprentis trouvent un emploi dans les sept mois suivant la fin de leur formation, dont 60 % en CDI. Mais il y a encore des progrès à faire si l’on compare à d’autres pays européens où l’apprentissage est plus favorisé, comme en Allemagne : le taux de chômage des 15/24 ans y est de 7,8 % (contre 24,8 % en France), et près de 15 % des jeunes en âge scolaire y sont en apprentissage, contre seulement 7 % chez nous.
L’alternance en réponse au chômage chez les jeunes
Comme il l’a répété à plusieurs reprises, le gouvernement fait de l’emploi chez les jeunes une de ses priorités, étant donné que le taux de chômage des 16-25 ans est deux fois plus élevé que celui de la population générale. En 2019, environ 80 000 jeunes ont quitté le système éducatif sans diplôme. Pour lutter contre ce fléau, l’État avait mis en place plusieurs mesures pour favoriser l’insertion professionnelle, dont les contrats aidés, qui, jugés depuis trop coûteux et pas assez efficaces, ont été remplacés en 2019 par le Parcours Emploi Compétences (PEC). Le but était, selon les recommandations de la Cour des comptes, de favoriser l’accès des jeunes à la formation et d’encourager leur interaction avec le monde du travail, ce que permet également le modèle de l’alternance, qui se décline sous la forme de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation.
En effet, ces derniers reposent sur un triptyque emploi-formation-accompagnement, articulé autour de trois parties : le référent (le Centre de Formation d’Apprentis ou l’école), l’employeur et le futur salarié. C’est l’apprentissage qui est particulièrement au centre de l’attention depuis la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel de 2018, mais aussi depuis la crise sanitaire qui a impacté de plein fouet l’emploi et a nécessité la mise en place de mesures spéciales.
Des mesures spéciales liées au confinement
Les choses avaient déjà changé avec la réforme de 2018, qui avait permis d’augmenter de 30 euros net par mois le salaire des apprentis de 16 à 20 ans, de mettre en place une aide de 500 € pour les aider à passer le permis de conduire, de pouvoir prolonger de 6 mois sa formation en CFA en cas de rupture de contrat avec l’entreprise et de reporter l’âge limite des apprentis à 29 ans révolus (contre 25 avant).
En 2020, la crise sanitaire liée au coronavirus touchait la France et le 12 mars, le gouvernement annonçait la suspension de l'accueil par les Centres de Formation d'Apprentis et les organismes de formation. Pour compenser, d’autres mesures sont mises en place, comme l’activité partielle dans les entreprises, le remboursement des frais de formation pour les salariés en chômage partiel et, en ce qui concerne l’alternance, la publication de deux ordonnances en avril pour prolonger les contrats d'apprentissage et de professionnalisation, afin qu’ils puissent couvrir la totalité du cycle de formation initialement prévu. Ainsi, les contrats qui se terminent entre le 12 mars et le 31 juillet 2020 peuvent être prolongés pour que, compte tenu de la fermeture des CFA, les apprentis disposent de trois mois supplémentaires avant de débuter leur formation.
Un plan pour sauver l’apprentissage
Les conséquences économiques de la crise sanitaire se sont également fait sentir sur la croissance et et le taux de chômage. En réaction, Emmanuel Macron annonce un plan d’aide d’urgence pour « sauver » l’apprentissage, fer de lance du gouvernement pour booster l’emploi. D’un montant d’1 milliard d’euros, ce dernier comprend :
- Une aide financière versée aux employeurs recrutant entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 (5 000 euros pour l’embauche d’alternants de moins de 18 ans et 8 000 euros pour les majeurs). Cette allocation est accordée sans condition aucune aux entreprises de moins de 250 salariés, mais les sociétés plus importantes doivent afficher 5 % d’apprentis dans leur effectif pour en bénéficier ;
- L’augmentation de la durée pendant laquelle un apprenti peut rester dans un CFA s’il ne trouve pas de contrat (6 mois au lieu de 3) ;
- La garantie de trouver une place en entreprise à tous les jeunes ayant fait un vœu sur Parcoursup ou Affelnet en mobilisant les partenaires locaux ;
- Une aide aux CFA pour financer du matériel technologique auprès des jeunes qui souhaitent suivre la formation à distance.
Serait-ce le bon moment pour se lancer dans l’alternance et décrocher un contrat d’apprentissage ? La réponse semble être oui, compte tenu de la popularité croissante de cette modalité, en particulier dans l’enseignement supérieur. Les corps de métiers concernés sont également de plus en plus variés. Plus qu’à trouver un CFA (les CIO et missions locales sont de bon conseil, tout comme les nombreux sites consacrés à l’alternance), mettre à jour CV et lettre de motivation pour votre candidature et vous préparer à votre prochaine aventure professionnelle !