L’alternance, quelque part entre l’enseignement et la formation professionnelle, est un moyen de développer ses compétences ou de s’insérer sur le marché de travail de plus en plus prisé. En parallèle du Parcours Emploi Compétences (PEC), lancé par le gouvernement en 2018 pour remplacer les contrats aidés et favoriser l’insertion professionnelle des publics les plus éloignés du marché du travail, l’alternance est l’autre principal cheval de bataille du Ministère du Travail. Les deux dispositifs s’articulent en effet autour de l’accompagnement et de la formation, avec pour but final de « développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours ». Ainsi, ces dernières années, l’alternance est en pleine croissance, grâce à différentes mesures qui y ont facilité l’accès. Pour certains, ces notions restent obscures et peuvent même souffrir de connotations négatives. Un sujet de plus en plus recherché qui gagne à être démystifié.
Différence entre alternance et apprentissage
Tout d’abord, quelle est la différence entre alternance, apprentissage et contrat pro ? Ces termes sont-ils interchangeables ? Lequel est le plus adapté à votre profil ?
L’alternance est avant tout un terme générique, qui désigne un dispositif pédagogique dans lequel l’apprenant alterne entre enseignements théoriques (cours dans un centre de formation ou une école) et mise en situation en poste dans une entreprise. En France, l’alternance se décline en deux contrats : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.
L’apprentissage, dont la durée limite a été allongée jusqu’à 29 ans révolus (34 dans certains cas), est plutôt à voir comme une formation initiale qui permet l’obtention d’un diplôme ou d’un titre professionnel. Le contrat pro, destiné aux jeunes de 16 à 25 ans ainsi qu'aux demandeurs d'emploi de plus de 26 ans sans limite d'âge, correspond plutôt à une formation continue et ouvre à une qualification reconnue (par le Répertoire National des Certifications Professionnelles, par exemple).
Comment trouver une alternance ?
Les contrats d’alternance sont de plus en recherchés, et l’apprentissage a véritablement décollé ces dernières années, en partie grâce à la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel qui est venue bouleverser le monde la formation en 2018. Le nombre d’apprentis en France a augmenté de 16 % en un an, la plus forte hausse jamais enregistrée. Au total, 368 000 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés durant l’année 2019. Cela s’explique par une augmentation des Centres de Formation d’Apprentis (CFA) dont les démarches administratives ont été simplifiées, par une ouverture de l’apprentissage à des profils plus variés (notamment grâce au recul de l’âge limite) et par une incitation financière (augmentation du salaire et aide au financement du permis de conduire).
En parallèle, le Ministère du Travail propose un portail recensant près de 10 000 offres en alternance. Pôle Emploi y consacre également une plateforme et d’autres sites, comme celui de l’Apec, recensent de nombreuses annonces. En plus des sites d’offres d’emploi classiques, vous pouvez aussi vous adresser à votre Région ou à la CCI la plus proche. Il est en effet recommandé de rechercher par secteur d’activité ou par proximité géographique. La clé est de postuler auprès du maximum d’entreprises, même celles qui ne publient aucune annonce. Il est également bon de savoir qu’un apprenti sur cinq signe un contrat avec une PME.
>> Notre conseil : pour rencontrer les écoles et entreprises qui recrutent et trouver votre alternance idéale, rendez-vous au salon virtuel de l'alternance le 8 septembre 2021
L’alternance selon votre niveau études
On l’ignore souvent, mais les contrats d’alternance peuvent être délivrés à tous les niveaux d’études, du CAP/BEP au Master (Bac+5). Avec 140 000 apprentis répartis dans 250 métiers, l’artisanat est un secteur où l'apprentissage reste très développé. Le BTP (+ 13 %) et l’industrie (+ 11 %) continuent également d’attirer toujours plus de profils, mais de plus en plus de secteurs porteurs s’ouvrent à cette modalité et nombre d’écoles de commerce ou d’ingénieurs proposent désormais de l’alternance.
Cependant, elle s’adresse avant tout aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification et aux personnes à la recherche d’emploi disposant d’un niveau de qualification inférieur ou égal au baccalauréat. C’est pourquoi des « prépas apprentissage » sont désormais proposées, pour consolider les savoir-faire et définir un projet professionnel, et ce dès la troisième. Bref, quel que soit votre profil ou votre niveau d’étude, l’alternance est à considérer pour trouver sa voie ou avancer dans sa carrière.
L’alternance : comment ça marche
La réforme de 2018 a donc facilité les modalités de l’apprentissage, comme le recul de l’âge limite de l’apprenti à 29 ou 34 ans, la création des prépas apprentissage, mais aussi la possibilité de suivre la formation à distance si une assistance technique et pédagogique est fournie, que l’apprenant est informé des activités pédagogiques à effectuer à distance et de leur durée et si des évaluations ponctuent ou concluent la formation. Autre amélioration du côté des employeurs, l’embauche d’un apprenti devient possible tout au long de l’année, et non plus seulement entre septembre et décembre. Le salaire des apprentis a également été revu à la hausse, voir la grille ci-dessous :
(source : Ministère du Travail, 2021)
La rémunération est exonérée de toute charge sociale et le montant touché est donc brut. Une aide unique de l’État est de plus versée aux entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent en alternance une personne qui prépare un diplôme inférieur ou égal au bac.
Pour ce qui est du rythme d’apprentissage, l’alternant suit en général entre deux et quatre jours de cours à l’école et le reste en entreprise. La période d’alternance peut se faire sur de plus longues périodes, par exemple une semaine en école et trois en entreprise. L’apprenti ne doit pas travailler plus de 35 h par semaine et suivre au moins 400 h de formation au total.
La durée du contrat signé avec l’entreprise, qu’il soit d’apprentissage ou de professionnalisation, est de six mois minimum et peut aller jusqu’à trois ans pour certains corps de métier ; il faut donc bien faire ses recherches et être sûr d’avoir trouvé le bon parcours avant de se lancer. Pôle Emploi, les centres d’information et d’orientation, les centres d’information jeunesse et les missions locales peuvent vous aider à trouver un CFA, qui seront ensuite de bon conseil pour vous aider à vous lancer et à trouver l’entreprise idéale. Bonne chance !