Alors que l’économie mondiale est ralentie par la crise sanitaire, de nombreux professionnels songent à se tourner vers la formation. Pour les cadres du management, ils sont de plus en plus nombreux à envisager l’Executive Education. Considérés comme des diplômes d’élite, ils doivent permettre à celles et ceux qui suivent l’une de ces formations d’évoluer significativement dans leur carrière professionnelle. Mais qu’en est-il vraiment ?
Pour répondre à nos questions sur l’Executive Education, nous avons eu le privilège d’échanger avec Stéphane Canonne. Directeur Executive Education & MBAs de l’EDHEC Business School, il est également enseignant dans cette même école.
L’EDHEC ou le rayonnement d’un modèle centenaire
Au cours de notre échange avec Stéphane Canonne, il a pris le temps de nous expliquer en quoi l’EDHEC Business School constituait une entité singulière dans le paysage des écoles de commerce française. En effet, fondée en 1906 par et pour des entrepreneurs du Nord de la France, l’EDHEC figure parmi les 15 meilleures Business Schools européennes
Humanisme, autonomie et proximité des entreprises, l’ADN de la réussite de l’EDHEC
Du fait de son existence en tant qu’association loi 1901, l’EDHEC a toujours pu conserver un mode de fonctionnement parfaitement autonome. Historiquement créée par des entrepreneurs, l’école s’est vu offrir la chance de nouer des liens forts avec le secteur privé tout en proposant une excellence académique. Aujourd’hui symboles d’une réussite centenaire, ces attaches avec les entreprises privées se sont intégrées au mode de fonctionnement de l’EDHEC et lui ont permis de proposer des formations dotées d’une fibre entrepreneuriale très forte.
« Ce modèle permet à chacun des apprenants de tracer sa voie professionnelle. Dans l’esprit de l’EDHEC, il y a ce côté entrepreneurial très fort. De fait, même au quotidien, il y a cet aspect entrepreneurial, où chacun a une forme d’autonomie. C’est comme ça que fonctionne notre école ! », nous explique Stéphane Canonne.
Cependant, si l’on peut penser que cet aspect entrepreneurial amène de facto une forte compétition entre apprenants, Stéphane Canonne nous explique qu’il n’en est rien. Bien au contraire, sur ce point, il a tenu à nous rappeler à quel point l’humanisme constituait, au même titre que l’autonomie et la proximité du monde de l’entreprise, une valeur fondamentale du modèle de l’EDHEC. « Dans nos programmes, nous construisons une « bulle d’empathie » autour de nos apprenants de telle sorte à ce que tout le monde s’entraide. Chacun possède un parcours propre, une aventure unique. Cela permet d’enrichir les débats, de donner la possibilité à tous d’apprendre de l’expérience des autres. C’est une valeur que l’on retrouve au cœur de notre apprentissage et les étudiants en sont tous satisfaits. De magnifiques histoires s’écrivent chez nous grâce à la diversité de nos étudiants ! Nos programmes sont des aventures collectives », nous confie-t-il.
Grâce à ces valeurs fortes, l’EDHEC a su construire un modèle qui est aujourd’hui reconnu à l’international. Classé à la troisième position des meilleures écoles de commerce au monde dans le Financial Times sur la dimension RSE, le modèle de l’EDHEC séduit autant qu’il rassemble.
Avec ses programmes MBA phares, les Global MBA et Executive MBA, chaque professionnel peut y trouver son compte. Le Global MBA, destiné à un public de jeunes cadres internationaux est plein-temps et permet aux leaders d’environ 30 ans de développer une carrière internationale. Les programmes Executive MBA quant à eux, sont des programmes dits “part-time”, destinés à un public de 38 ans d’âge moyen qui souhaite prendre de la hauteur et développer une vision à 360° de l’entreprise.
L’Executive Education propose aussi un cycle supérieur de management pour des Managers en poste ou en devenir ainsi qu’un Parcours Dirigeants, formation diplômante permettant de revisiter les trois formes de Leadership.
Conduire une transformation professionnelle et personnelle au cœur des Programmes Executive Education
En qualité de Directeur des Executive Education & MBAs de l’EDHEC Business School, Stéphane Canonne nous explique son ressenti vis-à -vis de ces diplômes de prestige. Il prend alors le temps de nous détailler le fonctionnement de ces formations au sein de son école ainsi que le public auquel elles s’adressent.
Projeter chaque apprenant dans un projet professionnel en phase avec ses besoins
À l’heure d’évoquer les diplômes Executive Education, Stéphane Canonne a tenu à nous préciser dans quelle mesure l’élaboration d’un projet professionnel devait être importante avant de rejoindre un programme.
« On ne suit pas un programme Executive Education parce qu’on ne sait pas quoi faire, ou uniquement parce qu’on espère une augmentation de salaire à l’issue du diplôme », nous explique-t-il, avant de poursuivre « Ces programmes arrivent à des moments charnières de la vie des apprenants. Ici, nous accueillons des personnes avec un projet professionnel bien défini , comme vouloir prendre des fonctions de direction, changer de secteur d’activité, ou démarrer une aventure entrepreneuriale par exemple. Rejoindre l'une de ces formations représente un engagement long et coûteux, nous voulons nous assurer que chaque apprenant y trouvera son compte. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons des conseillers qui sont disponibles pour aider chaque personne dans sa prise de décision et analyser si nos formations Executive pourront lui être utiles, aussi bien dans son développement personnel que professionnel », nous résume-t-il.
Des formations construites autour de parcours divers, l’une des forces de l’EDHEC
Pour donner suite à ces explications, Stéphane Canonne nous décrit les deux apports majeurs que viennent chercher les apprenants en rejoignant un programme Executive Education.
En premier lieu, il évoque ceux qui viennent chercher une évolution professionnelle en termes de compétences et de confiance. Il nous parle des apprenants qui souhaitent faire un « saut » dans leur carrière professionnelle. Qu’il s’agisse d’un changement de secteur, de pays ou de responsabilités, les Executive Education représentent souvent pour eux un excellent tremplin pour les accompagner dans cette transition.
Il nous donne l’exemple également des personnes qui occupent un poste à responsabilités, mais à qui il manque quelques clés qui leur permettraient de passer un nouveau cap dans leur carrière. Certains peuvent être limités par leur diplôme et viennent chercher une solution pour casser ce plafond de verre qui les freine professionnellement.
Le deuxième apport concerne les entreprises. Les programmes Executive Education constituent un excellent outil dans la gestion des talents qu’elles souhaitent retenir et développer. Ils constituent un moyen de les outiller pour affronter les grands défis qu’elles affrontent en les exposant à des environnements riches et différents.
De cette variété de profils naît alors une grande diversité au cœur des promotions. Un atout et un avantage pour tous les participants, selon Stéphane Canonne, qui lui permet de rappeler l’humanisme qui représente une valeur incontournable de l’EDHEC. « Par exemple, dans le Global MBA, nous avons 32 nationalités différentes. Cette diversité est importante pour nous, parce qu’elle représente un point clé de nos programmes », se réjouit-il.
Les Executive Education à l’EDHEC : un livre d’Histoires
Pour conclure notre série de questions sur les Executive Education et l’EDHEC, nous avons souhaité demander à Stéphane Canonne s’il pouvait nous citer un ou plusieurs profils marquants issus de l’un de ses programmes. À cette question, il nous a répondu très simplement que, de son point de vue, il était impossible de mettre en avant un profil.
« Mettre en avant un apprenant à l’EDHEC, c’est difficile, tout simplement parce que chaque participant est marquant. Comme je l’expliquais précédemment, tous les parcours de vie sont différents et aucun apprenant ne se ressemble. Encore une fois, c’est ce qui fait la force de l’EDHEC. Nous avons des apprenants de toutes cultures, de tous secteurs d’activité et chacun possède une histoire propre. Certains sont cadres supérieurs, médecins, entrepreneurs, officiers … Et à l’arrivée, tous en ressortent grandis, fort de cette partie d’histoire commune qu’ils ont pu partager l’espace d’un temps au sein de l’EDHEC. Bien sûr, cela noue des liens et de nouvelles histoires professionnelles voient le jour chez nous. C’est motivant, parce qu’on aide les gens à retrouver du sens dans leur vie et que l’on voit l’impact de nos programmes sur eux et par capillarité sur leurs organisations ! », nous résume Stéphane Canonne.
Crise sanitaire et Ă©conomique, quelle place pour la formation et les programmes Executive Education ?
Enfin, à l’heure de conclure notre échange avec Stéphane Canonne, nous avons voulu lui demander son avis sur la situation sanitaire actuelle.
Rejoindre un environnement qui reste épargné par les restrictions sanitaires
À cette question, Stéphane Canonne nous explique ne pas vouloir prendre de décision à la place des participants et des futurs apprenants. Cependant, avec pour objectif de donner des éléments de réponse, il nous informe que l’EDHEC a été la première école à retourner en présentiel pour sa formation continue. Un aspect important pour le Directeur des Executive Education & MBAs de l’EDHEC, qui nous explique à quel point ce retour en présentiel a été important pour eux.
« Puisque notre enseignement est basé sur le partage et l’expérience, il nous semblait indispensable de revenir aux cours en présentiel le plus tôt possible, en mettant en place toutes les précautions nécessaires dans un environnement sain ». Concernant la formation initiale, il nous explique que l’établissement a beaucoup investi en faveur des cours en ligne, avec pour objectif de proposer des solutions hybrides aux apprenants afin de conserver des cours de qualité.
Une situation exceptionnelle d’un point de vue sanitaire, mais pas forcément sur l’aspect professionnel
Enfin, pour conclure cet échange, Stéphane Canonne a tenu à rappeler quelques fondamentaux de la vie professionnelle. « Contrairement à ce que l’on peut penser, la situation que l’on vit actuellement n’est pas complètement exceptionnelle. Ce côté incertain du monde professionnel, constitué de péripéties, de crises et d’incertitudes, représente un aspect trop souvent oublié. Il ne faut pas se leurrer, nous ne vivrons pas dans un monde stable ».
C’est pourquoi, il ne considère pas que la situation sanitaire puisse représenter un frein à la formation. « Si quelqu’un estime qu’il doit décaler sa formation à cause de sa crise sanitaire, j’ai peur qu’il ne doive la décaler longtemps. Encore une fois, il faut s’attendre à vivre dans un monde de plus en plus incertain et justement, la formation peut permettre de s’alléger d’une partie de cette incertitude. Je le dis souvent aux futurs apprenants, ceux qui choisissent de rejoindre un programme de formation continue Executive Education prennent une décision d’investir dans eux-même plutôt que d’épargner. Et cela, à terme, leur donne les chances de se projeter dans le domaine qu’ils souhaitent. C’est un pari sur l’avenir, mais les apprenants ont tout à y gagner ».