Yaiza Martín-Fradejas est passée par les rédactions des médias internationaux
comme Radio France Internationale et la chaîne de télévision Euronews. Créatrice
de podcasts et traductrice de reportages, elle a également été professeure d’espagnol, expérience qui lui a donné le goût de la transmission. Elle est aujourd'hui formatrice au Vlipp et nous parle de son expérience.
chez Le Vlipp
Quel a été ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Yaiza Martín-Fradejas: “J’ai un profil très journalistique, car j’ai fait l’équivalent d’une école de journalisme en Espagne. Après, deux médias internationaux m’ont permis de gagner en expérience : la radio RFI (Radio France international) à Paris et la chaîne de télévision Euronews.. J’occupais un poste à la rédaction hispanophone dans ces médias internationaux. Je suis également passée par l’Education nationale, où j'ai travaillé en tant que professeur d'espagnol et assistante d'éducation dans des collèges d'éducation prioritaire. Et maintenant je suis rédactrice en chef et formatrice au Vlipp.”
Quelles études as-tu suivies, avant de te lancer dans le monde du travail ?
Y.M-F : “En Espagne, il n’y a pas vraiment d’écoles de journalisme, mais une licence à l’université C’est ce que j’ai fait. Pendant ma licence, j’ai pu faire plusieurs stages, notamment un à Nantes à Euradio, une radio locale européenne. C’était la première fois que je venais à Nantes, donc l’occasion de commencer à connaître le tissu associatif. J’ai fait pas mal de stages, et aussi un service civique au Vlipp, juste après avoir fini ma licence de journalisme. Plus tard, j’ai commencé un master à l’école de journalisme de Marseille, que je n’ai pas terminé parce que cela ne correspondait pas à mes attentes.”
Qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler dans le journalisme ?
Y.M-F : “Bonne question, ça me rappelle mon premier jour à la fac ! Je pense que c’est venu un peu d’une curiosité, connaître le monde qui nous entoure et raconter des histoires. C’est vraiment le côté “découverte” qui m’a plu, et aussi aller à la rencontre des gens, pour connaître le monde d’une autre façon. De plus, l’audiovisuel m’a toujours attirée, quand j’étais plus jeune, je faisais de la photographie. Donc j’avais déjà un goût pour l’image. Je me rappelle que je lisais des journaux, des magazines, des reportages… Qui me donnaient vraiment envie de me mettre à la place des journalistes, partir un peu à l’aventure.”
En quoi consiste ton activité au quotidien ?
Y.M-F : “D’un côté, je suis chargée de l’accompagnement des jeunes bénévoles dans l’écriture de leurs projets. Je vais aussi les former dès leur arrivée au Vlipp. Ensuite, nous avons un pôle éducation aux médias, donc je crée et je mets en place des ateliers, notamment dans des collèges et lycées, mais pas que. D’autre part, nous proposons des formations professionnelles, où nous formons des adultes à la vidéo dans les écritures audiovisuelles et la narration d’un sujet journalistique.”
Quelle est la partie de ton métier qui te plaît le plus ?
Y.M-F : “ J’adore accompagner les jeunes, mais aussi les former. Lorsque j’anime une formation, j’apprécie de voir que les gens réagissent, qu’ils s’intéressent et que ce que je leur transmets va leur servir pour construire des projets. Ces moments d’échanges sont vraiment gratifiants.”
Comment se déroulent les formations ?
Y.M-F : “Je pense que le fait que les formations soient pratiques, leur permet d’être tout de suite au travail. Moi, je vais leur proposer des sujets sur lesquels ils vont pouvoir réfléchir, j'essaie d'adapter mes choix au profil des stagiaires, tout en restant en accord avec les valeurs du Vlipp. Ils réagissent également aux formats de vidéos que je leur mets à disposition, en exprimant leurs ressentis, je décrypte avec eux ce qui leur plaît et ce qui leur plaît moins. Disons que j’ai pour objectif de faire participer les stagiaires au maximum, à travers des questions, en les interpellant… L’échange permet de faire émerger une réflexion et développe leur esprit critique. Je tente de laisser la parole aux stagiaires autant que possible, et j’ajuste la formation en fonction des échanges. J’aime aussi leur faire traiter des exercices avec un angle journalistique, s'entraîner à l’interview, etc. C’est alors l’occasion pour eux de justifier leurs choix. Je guide leur réflexion grâce à des questions, comme “ Pourquoi veux-tu interroger telle personne, est-elle légitime ? ” Je ne cherche pas à être trop pointilleuse, mais à les inviter à réfléchir.“
Quel est ton rôle en tant que formatrice au Vlipp ?
Y.M-F : “Ce sont des formations que nous animons en binôme avec mon collègue Fabien. Nous nous mettons d’accord sur ce que nous allons aborder, nous mettons en commun nos compétences, dans l’objectif d’être complémentaires. Les stagiaires vont pouvoir commencer par l’écriture, puis la partie technique. La mise en pratique, qui est très présente dans les formations que nous proposons, permet de tout lier. À ce moment-là, mon rôle va être plus de l’accompagnement. Je travaille avec Fabien dans la construction, la réflexion et l’organisation des formations professionnelles.“
Sur quelles formations interviens-tu ?
Y.M-F : “J’interviens sur les formations
“
concevoir et produire des contenus vidéo
”, et
“
animer un atelier vidéo ”
Fabien travaille, pour l’instant, seul pour la formation
“
filmer avec son smartphone
”
, mais nous sommes en train de réfléchir à des modalités pour pouvoir co-animer cette formation également. Nous cherchons toujours à mettre à profit nos compétences pour être complémentaires, lors des projets. Notre rôle est de transmettre nos connaissances aux stagiaires, tout en pratiquant au maximum.”
Pour toi, c’est quoi une bonne formation ?
Y.M-F : “Une bonne formation est une formation dans laquelle il y a des cas pratiques, pour “mettre la main à la pâte" rapidement, que ça ne soit pas quelque chose qu’ils gardent dans un tiroir de leurs cerveaux. Il faut que les stagiaires se disent que c’est à eux de prendre le relais, que la formation leur donne envie de développer des projets. Il faut qu’il y ait une suite, si à la fin d’une formation les stagiaires débordent de motivation et d’inspiration, c’est que c’était une bonne formation.”
Dernière question, comment définirais-tu un ou une bonne formateur.trice?
Y.M-F : ”J’aime bien le fait de proposer des formations horizontales. C'est-à-dire que la personne qui forme n’arrive pas avec son savoir, se plaçant au-dessus des stagiaires. Je préfère que chacun apporte ses idées, que l’on partage, car c’est ce qui est vraiment constructif. C’est le principe de l’éducation populaire, les stagiaires participent à la création du savoir, et selon moi, c’est très intéressant et plus enrichissant. Le stagiaire n’est pas seulement là pour apprendre et prendre des notes, mais aussi pour échanger. Le formateur lui fait de la place, pour apprendre d’autant plus. Personnellement, j’essaie de plus en plus de laisser la parole, écouter les idées, l’expérience et les projets des stagiaires.