Le métier ancestral de fauconnier connaît aujourd‘hui un nouvel essor. En effet, la fauconnerie permet de réguler de manière naturelle les populations d’oiseaux nuisibles aux abords des aéroports, des monuments historiques ou des industries tout en préservant l’environnement. Or, les formations professionnelles dans ce domaine sont rares en France. Julien, titulaire du certificat de capacité Fauconnerie nous raconte son expérience au centre de formation des Horts de Walhalla, situé dans l’Aveyron.
Quelle formation de fauconnier avez-vous suivie ?
« J’ai suivi deux formations, à quelques années d’intervalle, toutes les deux aux Horts de Walhalla. J’ai commencé par une initiation sur 2 jours que l’on m’avait offerte pour mon anniversaire, car j’adore les oiseaux. J’ai alors appris à prendre les buses au gant, à me promener avec elles, et à les rappeler avec un petit morceau de viande. Trois ans plus tard, alors que j’étais en pleine reconversion professionnelle, je me suis souvenu de ce stage découverte qui m’avait beaucoup plu et j’ai recontacté Isabelle, la formatrice, afin de suivre une formation professionnelle de fauconnier sur 8 mois. Je l’ai effectuée entre septembre 2018 et avril 2019. Il existe en fait plusieurs formules d’apprentissage qu’Isabelle délivre aux Horts de Walhalla, que ce soit en initiation, en fauconnerie d’agrément ou en fauconnerie professionnelle (chasse, effarouchement, spectacles). »
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Comment s’est déroulée votre formation sur huit mois ?
« Très bien ! Comme ce métier est encore peu connu, j’ai commencé le cursus en étant le seul stagiaire, donc on peut dire que l’enseignement était très personnalisé ! Puis en milieu de formation, une jeune femme qui était déjà titulaire du CAPA Animaux domestiques m’a rejoint.
En pratique, j’ai monté un dossier de financement avec Pôle Emploi, ce qui m’a permis de conserver un revenu pendant toute la durée de la formation. Du lundi au jeudi, j’étais dans l’Aveyron sur le site des Horts de Walhalla, et le week-end je rentrais chez moi à 350 km de là.
La formation était avant tout pratique. Isabelle m’a appris à faire les bons gestes avec les oiseaux, à reconnaître les différentes espèces, à observer et comprendre leur comportement. Il y avait aussi des cours théoriques sur la protection de la faune, l’éthologie, la législation, etc. Ce qui me plaisait le plus, c’était vraiment de toucher les oiseaux, les nourrir, et même nettoyer leur enclos. Isabelle accueillait régulièrement des personnes en reconversion comme moi, ou bien des agents travaillant en parc animalier et qui souhaitaient se former au soin et à l’élevage des rapaces. C’est en tout cas vraiment un métier passion, qui demande de la patience et de la rigueur ainsi qu’une fort attrait pour les animaux. »
Où en êtes-vous après avoir obtenir le certificat de capacité Fauconnerie ?
« À la fin de ma formation, j’ai pu valider la capacité Fauconnerie spécialisation Elevage-Effarouchement. Il n’existe pas de diplôme de fauconnier reconnu au niveau national, mais après la formation auprès d’un maître fauconnier, on peut demander à sa préfecture de résidence un « Certificat de capacité pour l’entretien d’espèces non domestiques ». Cela autorise la détention et l’utilisation d’oiseaux de proie à des fins de loisirs (chasse notamment) ou à but lucratif (effarouchement).
En pratique, j’ai acquis auprès d’Isabelle les connaissances et l’expérience pour posséder et élever cinq espèces de rapaces : la buse de Harris, la buse à queue rousse, le faucon pèlerin, le faucon sacre et l’autour des palombes (utile pour chasser les pigeons). Certains fauconniers dressent même l’aigle royal. En revanche, pour avoir le droit de faire des démonstrations en public, il faudrait que je passe un module complémentaire.
Aujourd’hui, mon projet est d’ouvrir un élevage de rapaces et de proposer des services d’effarouchement, et je suis pour cela en contact avec un éleveur afin d’obtenir de jeunes oiseaux et construire une volière. Ce qui est bien, c’est que le métier de fauconnier est de plus en plus connu en France, comme c’est déjà le cas en Belgique par exemple. Les collectivités font appel à nous pour réguler de manière naturelle les populations d’espèces considérées comme nuisibles, comme les pigeons ou les lapins. »
Les Horts de Walhalla, l’une des rares écoles de fauconnerie en France
Centre de formation agréé par le Ministère du Travail et de l’Emploi, les Horts de Walhalla accueille le public tout comme des apprenants en voie de professionnalisation dont le cursus est éligible aux mécanismes de financement de type CPF, OPCO ou via Pôle Emploi. Plusieurs formations et stages sont proposés :
- Stage découverte sur 2 jours
- Stage approfondissement en individuel ou duo sur 5 jours
- Formation « Fauconnier d’agrément » individuelle sur 140 à 200 heures
- Modules de professionnalisation : Élevage, Effarouchement et Présentation au public (900 à 1100 heures)
L’organisation de ces stages et formations est flexible et s’adapte à vos souhaits et vos besoins. N’hésitez pas à contacter l’organisme pour en savoir en vous rendant sur leur profil ci-dessous.