Très populaire chez les Français depuis quelques années, le phénomène de la reconversion professionnelle, ou réorientation professionnelle prend toujours plus d’ampleur. Pour l’année 2023, 22% des Français actifs en ont entamé une. Parallèlement, 28% des actifs Français pensent à se reconvertir. Ce sont donc 15 millions de personnes qui ont fait le pas vers une nouvelle profession, un nouveau domaine, ou qui y ont pensé (sur 68 millions de personnes).
10 raisons de se reconvertir
Plusieurs raisons sont invoquées quant aux raisons qui poussent ces actifs à changer de voie. Mis à part les raisons liées à l’insécurité de l’emploi (risque de licenciement à court terme, recherches infructueuses pour les demandeurs d’emploi, etc.), on en dénombre une dizaine, selon l’enquête de l’IFOP (2023) :
- Améliorer sa rémunération (55%)
- Se confronter à des nouveaux défis (36%)
- Sécuriser sa situation professionnelle (20%)
- Améliorer ses conditions de travail (20%)
- La pénibilité de son emploi actuel (16%)
- L’ambiance de travail (16%)
- Le manque d’intérêt pour ses missions actuelles (14%)
- L’inadéquation de l’encadrement managérial (10%)
- L’inadéquation avec ses valeurs (10%)
36% des Français regrettent leur reconversion
S'ils sont si importants (ils concernent presque un Français sur quatre), les chiffres de la reconversion ne sont pas tout roses pour autant. De ceux qui ont entrepris de changer de métier, 36% ont regretté leur choix. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que :
- Des difficultés rencontrées après le changement de carrière
- Le manque d’alignement entre les attentes et la réalité concernant le nouveau poste
- Des complications financières
On peut également souligner le manque de préparation pour entreprendre son changement de carrière, et le fait de sous-estimer le temps nécessaire pour ce faire. Si la durée moyenne d’une formation professionnelle se situe entre 6 mois et 1 an, nombreux sont ceux qui n’ont toujours pas retrouvé d’emploi dans les 6 mois qui suivent la fin de la formation. Cependant, 42% des Français considèrent que se reconvertir leur prendrait moins d’un an.
5 étapes pour préparer sa reconversion
Il est important de passer par différentes étapes afin de préparer correctement un changement de carrière. Voici quelques suggestions si vous vous demandez par où commencer :
- Mettez le doigt sur ce que vous souhaitez pour votre prochain poste, et ce dont vous ne voulez plus : ou plus concrètement, quelles sont les raisons qui vous poussent à vous reconvertir ? Si vous n’avez pas envie d’entamer ce processus seul, quelle qu’en soit la raison, cela ne doit pas vous décourager ! Coachs et experts peuvent vous y aider.
- Vérifiez la viabilité de votre reconversion sur le long-terme : quels sont les débouchés concrets de votre formation ? Ce métier sera-t-il amené à changer, ou à disparaître dans un futur proche ? Y a-t-il des emplois disponibles ? Quels sont les salaires auxquels vous pourrez prétendre ? Entamer une reconversion uniquement basée sur un projet à court terme ne sera porteur que d’instabilité.
- Intéressez-vous au secteur, au métier visé avec attention : renseignez-vous, ne laissez pas l’image que vous en avez prendre le dessus. Pour cela, pas besoin de vous rendre sur place ; de nombreux sites internet vous présentent des métiers, selon les compétences mobilisées, les prérequis, etc. Vous pourrez ainsi vous faire une idée plus précise de ce à quoi vous pouvez vous attendre.
- Faites le point sur vos connaissances, vos capacités, vos savoirs-faire : s’il est important de s’intéresser à son futur métier, il l’est tout autant de savoir ce dont vous êtes capables. Pour cela, différents moyens existent, dont le bilan de compétences. Il consiste en l‘analyse des compétences d’une personne, et de la définition d’un projet professionnel et/ou de formation. Il est finançable via le CPF.
- Formez-vous ! Et utilisez les moyens mis à votre disposition pour financer vos formations.
Se reconvertir, oui, mais avec brio
Se reconvertir est un projet de grande envergure. Bien réalisé, il peut apporter épanouissement professionnel et personnel, de meilleures conditions de travail, ou une plus grande sécurité d’emploi. Cependant, ce n’est pas un projet à prendre à la légère : perte de revenus, instabilité, déception peuvent prendre le dessus si le projet est mal préparé. Pour s’en prémunir, la prévoyance est de mise : soyez certain du but à atteindre et des capacités et ressources dont vous disposez.